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jeudi 16 août 2012

Crèmes solaires : des indices de protection trompeurs

Selon une chercheuse française, plus d’un quart des crèmes solaires revendiquerait un indice de protection exagéré. D’importants écarts seraient retrouvés entre la protection réelle des produits solaires, testée en labo, et celle affichée sur les étiquettes. 

Alors que bon nombre de vacanciers ont passé les dernières semaines exposés sur les plages, c'est une découverte préoccupante qui vient de révéler le professeur Laurence Coiffard. Cette directrice du laboratoire Pharmacie industrielle et cosmétologie de l'université de Nantes a étudié plus de 200 soins solaires (pour adultes, pour enfants, laits, sprays, crèmes bio, etc.) entre 2011 et 2012. Or, en se basant sur les 30 études qu’elle a réalisées, elle affirme que "25 à 30% des produits de protection solaire ont un indice de protection inférieur à celui affiché sur l'emballage".
Publiés dans le journal Libération, les résultats des tests révèlent par exemple que la crème "Avène Haute protection spray enfant 30" ne possèderait en réalité qu’un indice de protection de 10 contre les UVB. Pire, la "Somatoline Cosmetic traitement amincissant solaire 50+" de Rogé Cavaillès affiche une protection de 60, quand son indice réel ne dépasse pas les 27. Exceptés quelques bons élèves comme "Carrefour Sun lotion kids 50+" qui revendique un indice 60 et qui est testée à 57, des écarts très importants seraient donc retrouvés. Un phénomène que la chercheuse juge "intolérable" quand le nombre de cancers de la peau a triplé depuis 25 ans.
Mais comment expliquer de tels écarts ? Laurence Coiffard accuse les anti-inflammatoires d'origine végétale que contiennent de nombreuses crèmes. Ces composés, testés sur l’homme, retardent l'apparition des brûlures. L’indice de protection mesuré par les industriels est donc jugé supérieur à celui réalisé en laboratoire. Pour autant, la peau n'en n'est pas moins victime des rayons UV. Mais la scientifique n'en reste pas là puisqu'elle accuse également les crèmes solaires bios, à base de minéraux. Pour elle, il est "impossible d'obtenir de hauts indices, de l'ordre de 50 ou 50+. Le maximum est autour de 30".
De leur côté, les industriels contestent ces expériences réalisées in vitro. Leurs propres tests se font in vivo, sur l'homme, et consistent à comparer le temps d'apparition d'une brûlure sur la peau nue et protégée. Ce à quoi Laurence Coiffard réagit en précisant que si ces études sont privilégiées par les industriels, c’est qu’elles "permettent d'obtenir des résultats plus favorables". Certains fabricants auraient toutefois accepté de s'associer aux tests en laboratoire... mais "à condition que les résultats soient les mêmes qu'in vivo", précise la directrice.

source: MaxiSciences.com

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