Selon une chercheuse française, plus d’un quart des crèmes
solaires revendiquerait un indice de protection exagéré. D’importants
écarts seraient retrouvés entre la protection réelle des produits
solaires, testée en labo, et celle affichée sur les étiquettes.
Alors que bon nombre de vacanciers ont passé les dernières semaines
exposés sur les plages, c'est une découverte préoccupante qui vient de
révéler le professeur Laurence Coiffard. Cette directrice du laboratoire
Pharmacie industrielle et cosmétologie de l'université de Nantes a
étudié plus de 200 soins solaires (pour adultes, pour enfants, laits,
sprays, crèmes bio, etc.) entre 2011 et 2012. Or, en se basant sur les
30 études qu’elle a réalisées, elle affirme que "25 à 30% des produits de protection solaire ont un indice de protection inférieur à celui affiché sur l'emballage".
Publiés dans le journal Libération,
les résultats des tests révèlent par exemple que la crème "Avène Haute
protection spray enfant 30" ne possèderait en réalité qu’un indice de
protection de 10 contre les UVB. Pire, la "Somatoline Cosmetic
traitement amincissant solaire 50+" de Rogé Cavaillès affiche une
protection de 60, quand son indice réel ne dépasse pas les 27. Exceptés
quelques bons élèves comme "Carrefour Sun lotion kids 50+" qui
revendique un indice 60 et qui est testée à 57, des écarts très
importants seraient donc retrouvés. Un phénomène que la chercheuse juge "intolérable" quand le nombre de cancers de la peau a triplé depuis 25 ans.
Mais
comment expliquer de tels écarts ? Laurence Coiffard accuse les
anti-inflammatoires d'origine végétale que contiennent de nombreuses
crèmes. Ces composés, testés sur l’homme, retardent l'apparition des
brûlures. L’indice de protection mesuré par les industriels est donc
jugé supérieur à celui réalisé en laboratoire. Pour autant, la peau n'en
n'est pas moins victime des rayons UV. Mais la scientifique n'en reste
pas là puisqu'elle accuse également les crèmes solaires bios, à base de
minéraux. Pour elle, il est "impossible d'obtenir de hauts indices, de l'ordre de 50 ou 50+. Le maximum est autour de 30".
De
leur côté, les industriels contestent ces expériences réalisées in
vitro. Leurs propres tests se font in vivo, sur l'homme, et consistent à
comparer le temps d'apparition d'une brûlure sur la peau nue et
protégée. Ce à quoi Laurence Coiffard réagit en précisant que si ces
études sont privilégiées par les industriels, c’est qu’elles "permettent d'obtenir des résultats plus favorables". Certains fabricants auraient toutefois accepté de s'associer aux tests en laboratoire... mais "à condition que les résultats soient les mêmes qu'in vivo", précise la directrice.
source: MaxiSciences.com
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire