14 colorants alimentaires à éviter
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De
la charcuterie bien rose, des plats cuisinés bien colorés, sans parler
des bonbons jaune fluo ou bleu turquoise que s’arrachent les enfants,
les colorants alimentaires sont partout, ou presque
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Ces substances sont-elles sans danger pour notre santé ?
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Pas
toujours. Au menu : risque d’allergie, et même soupçons de
cancérogénicité. LaNutrition.fr a passé au crible les colorants
alimentaires et a identifié 14 substances potentiellement toxiques.
Revue.
E102, E104, E132… Une partie de bataille navale ? Non, trois
colorants utilisés dans l’industrie agro-alimentaire. En l’occurrence,
tartrazine, jaune de quinoléine et indigotine. Derrière ces noms parfois
barbares peuvent se cacher des substances totalement inoffensives et
d’autres à l’innocuité contestée. ConsoSanté a passé en revue les
substances autorisées en France et identifié 14 colorants alimentaires
susceptibles de causer des problèmes de santé.
Les colorants sont utilisés dans notre alimentation depuis bien
longtemps. Le curcuma pour colorer les plats en jaune, le paprika ou le
jus de betterave pour mettre du rouge dans nos assiettes. Au début les
substances naturelles étaient les produits de choix pour rendre nos
aliments plus appétissants. Puis, avec les progrès de l’industrie
chimique, sont apparus les colorants de synthèse. Et les problèmes qui
vont parfois avec. Car si les colorants d’origine naturelle sont la
plupart du temps inoffensifs, on ne peut pas en dire autant de tous les
produits obtenus par synthèse chimique. Dans la catégorie des additifs
alimentaires, ce sont d’ailleurs ces substances qui regroupent le plus
de composés pouvant laisser planer un doute sur leur innocuité.
Même les autorités sanitaires ont commencé de s’inquiéter. En 2006,
l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a lancé un appel à
données sur les colorants alimentaires dans le cadre d’une réévaluation
systématique de tous les additifs alimentaires autorisés dans l’Union
européenne (UE). L’organisme a même donné comme consigne « d’accorder la
plus haute priorité aux colorants ». Les données devraient être connues
dans le courant de l’année à venir. En attendant les conclusions des
experts, faut-il s’inquiéter de la couleur de nos aliments ? Pour
ConsoSanté, la réponse est oui. Déjà dans les années 1970 les colorants
alimentaires se sont retrouvés sur le devant de la scène, soupçonnés
d’être responsables de l’hyperactivité chez les enfants (lire encadré).
Les deux principaux risques que nous avons identifiés concernent les
réactions allergiques causées par certains colorants et leur capacité à
favoriser des cancers. Il nous est impossible d’établir une liste
complète de tous les aliments contenant chacun des colorants. La
solution : éplucher les étiquettes et disséquer la composition pour
savoir si le produit contient le colorant concerné. Quels colorants sont
concernés et comment les éviter ? Tour d’horizon, couleur par couleur.
Les colorants rendent-ils les enfants hyperactifs ?
La polémique est née il y a plus de 30 ans : les colorants
alimentaires pourraient être responsables du trouble de déficit de
l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez les enfants. Les causes
exactes de ce trouble sont encore à élucider, mais l’alimentation fait
partie des pistes explorées. Dans les années 1970, des articles
scientifiques prétendaient que l’état de 30 % à 50 % des enfants
hyperactifs s’améliorait grâce à un régime alimentaire privé d’aliments
contenant des colorants alimentaires artificiels et des salicylates –
substances voisines de l’aspirine {footnote}Feingold BF : Behavioral
disturbances linked to the ingestion of food additives. Delaware Medical
Journal Feb;49(2):89-94,1977{/footnote}. En 1982, les autorités de
santé américaines ont conclu que les restrictions alimentaires
pouvaient contribuer à améliorer l’état de certains enfants hyperactifs
(2). Pour confirmer le lien entre colorants alimentaires et
hyperactivité, des chercheurs ont examiné en 2004 les résultats de 15
études cliniques faisant appel à des colorants alimentaires (3).
Résultat : en supprimant les colorants de l’alimentation des enfants,
les chercheurs ont obtenu une amélioration de leur comportement à une
valeur comprise entre 33 % et 50 % de l’amélioration obtenue avec des
médicaments. La même année, une équipe de chercheurs américains a testé
directement l’effet d’une alimentation dépourvue de colorants chez des
enfants (4). Elle a recruté 1873 enfants hyperactifs âgés de 3 ans qui
ont suivi pendant une semaine un régime totalement dépourvu de
colorants alimentaires. A l’issue de cette semaine, les enfants ont été
séparés en deux groupes, l’un recevant soit une mixture contenant 4
colorants alimentaires - jaune sunset, tartrazine (E102), carmoisine et
rouge ponceau 4R - à raison de 5 mg de chaque, l’autre groupe recevant
un placebo. Résultat : durant la première semaine, les symptômes du
TDAH ont significativement diminué chez tous les enfants. Par la suite,
les enfants qui avaient eu droit à la mixture de colorants ont vu
leurs symptômes revenir, contrairement à ceux sous placebo. Il est donc
tout à fait possible qu’une alimentation sans colorant de synthèse
soit bénéfique chez les enfants souffrant d’hyperactivité avec déficit
d’attention.
(1) Feingold BF : Behavioral disturbances linked to the ingestion of
food additives. Delaware Medical Journal Feb;49(2):89-94,1977.
(2) National Institutes of Health (1982) : Defined Diets and
Childhood Hyperactivity. Consensus Development Conference Summary,
Volume 4, Number 3
(http://consensus.nih.gov/1982/1982DietHyperactivity032html.htm).
(3) Schab DW and Trinh NH : Do artificial food colors promote
hyperactivity in children with hyperactive syndromes? A meta-analysis of
double-blind placebo-controlled trials. Journal of Developmental &
Behavioral Pediatrics, 2004, 25(6): 423-434.
(4) Bateman B : The effects of a double blind, placebo controlled,
artificial food colourings and benzoate preservative challenge on
hyperactivity in a general population sample of preschool children.
Archives of Disease in Childhood 89: 506-511.
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